Série – La communication dans notre société –  Se connecter aux autres

Découvrez pourquoi la connexion avec des étrangers est si importante.

Les migrants et les réfugiés arrivent de pays lointains, pour être confrontés au racisme et à la xénophobie.

Chez nous, la polarisation a fait de voisins les plus proches, des ennemis jurés.
Et peu à peu, les gens s'éloignent les uns des autres alors qu'ils passent la majeure partie de leur vie en ligne.

Découvrez pourquoi la connexion avec des étrangers est si importante.

Les migrants et les réfugiés arrivent de pays lointains, pour être confrontés au racisme et à la xénophobie. 

Chez nous, la polarisation a fait de voisins les plus proches, des ennemis jurés.  

Et peu à peu, les gens s’éloignent les uns des autres alors qu’ils passent la majeure partie de leur vie en ligne.

Où que vous regardiez, les gens se méfient des étrangers.  Certains ont peur des gens qu’ils ne connaissent pas ;  d’autres sont en colère contre eux.  

Il y a un sens défini de ce qui est nous et ce qui est d’eux. Pour un binational comme moi, qui est né de parents francophones en Algérie, qui a vécu en France et en Grande Bretagne, cela sonne encore différemment.

Au fil des dernières décennies, nous nous sommes éloignés les uns des autres et c’est pourquoi il est crucial que nous nous retrouvons à nouveau pour nous écouter. J’ai une tendance à interagir socialement, même de manière spontanée à une épicerie, faire des grimaces avec des petits ou même écouter la sagesse de personnes âgées. Certains de mes proches me demandent pourquoi je le fais. La réponse est simple pour moi, c’est agréable, on découvre des vies différentes de la nôtre, un monde nouveau à chaque rencontre. On échange des points communs, on compare des points différents, nos souvenirs… On en ressort les deux (ou à plusieurs plus enrichi.) J’ai fait cela dans tous les endroits du monde où j’ai été : un couple d’hawaiiens rencontrés en Islande, des canadiens au Mexique, dans le train de Genève…Qu’on se revoit ou non n’est pas pertinent, on est dans le présent. 

Notre peur des étrangers nous éloigne les uns des autres.

Si vous êtes occidental.e, vous avez probablement été élevé.e dans la peur des étrangers.  

Vos parents vous ont, peut-être, averti de ne pas prendre de bonbons d’adultes inconnus.  Votre école vous a fait regarder des vidéos éducatives sur les risques de parler à des personnes que vous ne connaissez pas.

La méfiance envers les étrangers ne date pas d’hier. Depuis que les humains se sont regroupés pour vivre dans des colonies, les étrangers ont été comme de dangereux pouvant vous trahir et entraîner le chaos.  

Cette peur a persisté tout au long de l’histoire des humains et l’évolution des villages, des villes et des nations.  

Des populations entières ont été persécutées parce qu’elles ont été considérées différentes de la majorité à un moment .

Le problème est que cette peur omniprésente nous rend plus isolé.e.s que jamais.

Notre peur des personnes qui semblent différentes de nous se voit dans le climat actuel d’aliénation culturelle et politique.  Prenez le problème généralisé de l’immigration.  Dans de nombreux pays à travers le monde, il existe un fort sentiment anti-immigration. La peur et l’hostilité sont souvent dirigées contre ceux qui fuient la guerre (civile comme moi il y a 25 ans), la famine ou le changement climatique – ou qui recherchent simplement de meilleures perspectives économiques.

Des positions politiques dures et polarisées vont de pair avec ce problème – aggravant notre peur de l’autre.  Plutôt que d’entrer dans un débat avec ceux qui ont des points de vue opposés, nous les considérons comme nos ennemis mortels.  Nous tombons dans des tunnels qui ne communiquent pas et nous nous éloignons de plus en plus. Il est si dur de prendre en considération le point de l’autre, même s’il n’est pas d’accord avec nous.

Dans ce contexte, nous sommes devenus dangereusement seuls.  Au Royaume-Uni et aux États-Unis en particulier, la solitude atteint des niveaux épidémiques.  Et ce n’est pas anodin. La solitude peut être aussi toxique pour notre santé que le tabagisme. C’est le cancer qui peut ronger sans vraiment le savoir. Heureusement qu’il y a des remèdes pour ce type de cancer.

Mais pourquoi tout cela est-il arrivé ?  Eh bien, il y a une multitude de facteurs.

Premièrement, il y a une mobilité croissante : nous nous déplaçons d’un endroit à l’autre tout le temps, donc nous ne formons jamais de relations durables avec nos voisins.  Pensez aux parisiens qui souvent ne connaissent pas qui sont leurs voisins de palier.

Ensuite, il y a la mondialisation : nous sommes plus susceptibles de parler à un conseiller clientèle qui travaille à l’autre bout de la méditerranée qu’à notre marchand de légumes local.  

Et enfin, il y a la montée en puissance de la technologie : si souvent, nous parlons aux gens virtuellement sans jamais nous être rencontrés en face à face. 

Nous supposons que les étrangers ne nous aimeront pas beaucoup ;  nous les sous-estimons également.

Imaginez que vous soyez assis dans un métro bondé.  Comment passez-vous le temps ?  Eh bien, comme tout le monde, vous regardez probablement votre téléphone.

C’est un spectacle familier dans les villes occidentales.  Malgré le fait d’être entouré d’autres personnes, nous interagissons rarement avec elles. Je me rappelais d’un conducteur de métro qui, pétillant, nous a proposé de saluer notre voisin de métro, des fous rires s’en sont suivis. J’ai été agréablement surpris à Londres lorsque j’y ai vécu que les personnes peuvent vous demander ce que vous lisez, ce que vous aimez…sans arrière pensée.

Même dans les situations où échanger un mot peut sembler naturel. Par exemple, lorsque nous sommes à côté de quelqu’un en train d’admirer un tableau dans une galerie d’art, nous restons parfois silencieux d’une peur qu’on arriverait difficilement à expliquer. 

Pourquoi est-ce ainsi ?  

Les chercheurs ont trouvé 2 raisons principales : nous ne sommes pas sûrs que les gens veuillent nous parler, et nous ne sommes pas convaincus de vouloir réellement les approcher.

Nous supposons que les étrangers ne nous aimeront pas beaucoup, nous les sous-estimons également.

Commençons par la conviction que les étrangers pourraient ne pas nous aimer.  En 2018, la psychologue Erica Boothby a mené une expérience intéressante où les participants ont été invités à interagir avec des étrangers dans un certain nombre de situations différentes.  Ces expériences comprenaient un laboratoire, un dortoir universitaire et un atelier de développement personnel. 

Les chercheurs ont découvert un phénomène qu’ils ont décrit comme l’écart de goûtLes personnes pensaient qu’ils aimaient les étrangers plus que les étrangers ne les aimaient en retour.  Même si une conversation se passait bien, les participants pensaient que l’autre personne ne les aimait pas vraiment beaucoup.  Il est facile de voir comment cette croyance nous empêche de nous engager avec des étrangers.

Dans une autre expérience, menée en 2013, les chercheurs Nicholas Epley et Juliana Schroeder ont demandé aux participants de parler à des étrangers dans les transports en commun, dans les taxis et dans les salles d’attente (ma spécialité selon mes proches).  Ces scientifiques ont trouvé quelque chose d’étonnant.  Les participants ont estimé qu’ils ne pouvaient pas s’attendre à grand-chose des étrangers – et ont été en fait surpris lorsque les gens se sont avérés agréables et intéressants.

Ceux d’entre nous qui vivent dans les grandes villes ne voient souvent les étrangers que comme des obstacles – des barrières sur notre chemin, des choses à surmonter (surtout à Paris ou à Londres). 

Nous ne voyons pas toutes ces personnes qui se pressent dans le métro ou dans la rue comme entièrement humaines.  C’est ce qu’on appelle le problème des esprits mineurs.  Nous ne pouvons pas voir à l’intérieur de la tête des autres, nous supposons donc que les étrangers sont moins sophistiqués que nous.  Cela nous amène à les sous-estimer.

Une bonne nouvelle a émergé de cette recherche. Epley et Schroeder ont découvert que les participants trouvaient relativement facile d’engager des conversations avec des inconnus.  En fait, une fois qu’ils avaient commencé à parler, cela semblait être la chose la plus naturelle au monde.  

Travailler avec des étrangers était une nécessité évolutive.

Les chimpanzés et les bonobos ont une apparence similaire.  Mais ces singes ont des personnalités très différentes.  Les chimpanzés sont si agressifs envers les membres inconnus de leur propre espèce qu’ils peuvent les tuer.  En d’autres termes, ils sont plutôt xénophobes.

En revanche, les bonobos sont à l’opposé.  Ils feront tout leur possible pour interagir avec les étrangers.  Des expériences ont montré qu’ils préféraient communiquer avec des étrangers plutôt qu’avec des singes qu’ils connaissent déjà.  Les bonobos sont xénophiles.

Homo sapiens (c’est toute les personnes sur la planète), comme les chimpanzés, peut être xénophobe.  Mais généralement, les humains sont plus proches des bonobos que des chimpanzés.  Nous avons en fait poussé nos capacités de communication et de collaboration encore plus loin.  Pour réussir et survivre en tant qu’espèce, nous devions simplement le faire.

Il y a environ 2,5 millions d’années, alors que le climat devenait plus sec et plus frais, nos premiers ancêtres ont quitté les forêts pour s’installer dans les plaines.  Là-bas, ils ont dû apprendre à chasser les gros animaux et à se protéger des prédateurs.  Les humains ont dû s’unir pour survivre – et dans le processus, ils ont développé une dynamique de groupe complexe.

Les chasseurs-cueilleurs ont commencé à collaborer et à partager des informations avec d’autres groupes plutôt que de les combattre.  Après tout, cela n’avait aucun sens d’être toujours en guerre.  A noter la guerre de l’époque consistait en une bagarre d’une dizaine de personnes…

Premièrement, l’invention du lance-pierre signifiait qu’envahir le territoire d’un autre groupe devenait de plus en plus périlleux. Il pouvait y avoir des représailles.  

Deuxièmement, si vous tuiez des étrangers, vous perdiez l’accès à l’information.  Sans guides locaux, par exemple, comment naviguer sur des terrains difficiles et éviter les prédateurs affamés ?

En bref, les premiers humains étaient généralement plus pacifiques qu’on ne le pense.  Et cela a façonné leurs sociétés.  Plutôt que de vivre dans des tribus sédentaires avec des territoires bien définis, nos ancêtres erraient et fusionnaient avec d’autres groupes.  Avec le temps, ces groupes fluides sont devenus de plus en plus grands.  Et comme ils l’ont fait, les idées ont beaucoup voyagé parmi eux – des idées qui ont été la clé de notre succès en tant qu’espèce.

Selon les mots de l’anthropologue Eleanor Leacock, « ​​les gens étaient beaucoup plus cosmopolites que le terme ‘tribus’ ne le suggère. »  

Au fond, nous sommes programmés pour collaborer et communiquer avec des « étrangers».  C’est bénéfique à la fois pour nous et pour eux.

Parler à des étrangers nous rend plus heureux et plus connectés.

Les relations sociales sont le facteur le plus important du bonheur et du bien-être des gens.  De nombreuses études ont montré que les personnes qui ont de bonnes relations sociales sont en meilleure santé mentale et physique.  Malheureusement, ceux qui n’ont pas de liens étroits avec les autres sont plus susceptibles de souffrir de toutes sortes de maladies, y compris des problèmes de santé mentale et des maladies cardiaques.

Ces études ont traditionnellement porté sur les relations étroites au sein des familles ou des groupes d’amis.  

Mais qu’en est-il des relations avec des inconnus ?  Quelle différence, le cas échéant, font-elles ?

En 2013, les chercheurs Sandstrom et Dunn ont mené une étude sur les effets de parler à des inconnus.  Ils ont recruté 60 adultes – 30 hommes et 30 femmes – devant un café.  Ensuite, ils ont demandé à la moitié des volontaires d’interagir avec les baristas ;  l’autre moitié a été invitée à garder les conversations aussi brèves que possible. Les deux groupes sont ensuite retournés chez les psychologues pour évaluation.  Et leurs témoignages ont confirmé leurs hypothèses.  Les personnes qui ont parlé à leur barista sont reparties avec une meilleure humeur, un plus grand sentiment d’appartenance et une satisfaction globale de leur expérience dans ce café.

Bien que l’on sache depuis longtemps que socialiser davantage peut rendre les gens plus heureux, Sandstrom et Dunn ont découvert que même des interactions sociales minimes améliorent notre bien-être.

Pour prouver leur point de vue, ils ont mené une autre expérience.  Les participants ont reçu des boutons rouges et noirs ;  on leur a demandé de cliquer sur le rouge lorsqu’ils rencontraient un « lien fort » – comme un ami ou un membre de la famille – et le noir lorsqu’ils rencontraient un « lien faible » – quelqu’un qu’ils ne connaissaient qu’en passant. Il s’est avéré que ceux qui avaient beaucoup de « liens faibles » se sentaient généralement beaucoup plus heureux.  En particulier, ils ont signalé un sentiment d’appartenance plus fort à leur communautéCes sentiments étaient encore plus forts les jours avec un faible nombre d’interactions. Si un participant avait passé la plupart de son temps à la maison et n’était sorti que pour faire l’épicerie ou un café.  En d’autres termes, les liens faibles peuvent être encore plus nourrissants les jours où nous nous sentons autrement seuls.

Nous sommes des êtres sociaux qui ont besoin d’une interaction continue.  Et si vous voulez un peu de bonheur, discutez avec votre barista ou votre boulanger !

Pour entrer en contact avec des inconnus, commencez par discuter, puis improvisez, amusez-vous.

Imaginez que vous vous teniez devant un étal de fruits dans un marché de rue.  Vous êtes sur le point de payer un panier de fraises.  Le vendeur prend votre argent et se prépare à vous remettre votre monnaie.  Ayant appris que parler à des inconnus peut améliorer votre humeur et vous faire vous sentir plus connecté à votre communauté, vous décidez d’engager la conversation.

Mais vous avez du mal à trouver les mots justes.  Comment commencez-vous?  Où menez-vous la conversation ?  Heureusement, il existe des recettes pour interagir socialement et de manière simple.

Tout d’abord, ne négligez pas les bavardages (à Londres, j’étais célèbre dans mon milieu professionnel pour les “small talks”).  Vous n’avez pas un échange profond et significatif, bien sûr, mais ce n’est pas vraiment le problème.  La petite conversation consiste à établir une connexion.  C’est un peu comme un rituel de salutation.

Prenez, par exemple, la façon dont les Anglais parlent de la météo.  Certains disent que c’est la marque d’une société sans imagination et apathique.  En fait, c’est l’inverse. Je peux vous en parler, j’ai vécu avec eux presque 5 ans.  Pour beaucoup de Britanniques, parler de météo est une manière de dépasser leur réserve naturelle, ils ne veulent pas vous déranger et c’est un sujet utile.  C’est un sujet brise-glace – utile avant qu’ils ne passent à discuter de choses plus importantes.

Vous avez donc commencé par de petites discussions. Que faire maintenant ?  

Eh bien, vous devez improviser simplement sans pression et sans but.  Répondez d’une manière surprenante et personnelle. Cessez les conversations robotisées.

Imaginons qu’une caissière demande : « Comment allez-vous aujourd’hui ? »  à la caisse.  Plutôt que de simplement répondre par « Je vais bien, merci, comment allez-vous ? » Vous pourriez essayer quelque chose d’original tel que « Eh bien, je dirais environ 7 sur 10 – et vous ? »  De cette façon, vous démontrez que vous ne prononcez pas simplement des mots automatiquement. Je vous garantie un sourire partagé et une meilleur humeur pour vous deux et des personnes autour.

Au lieu de ce mode automatique que nous avons tous, vous avez réfléchi à sa question et y avez répondu de manière réfléchie.  Cela indique à l’autre personne que vous êtes un être humain complexe et réfléchi, pas un automate. Vous allez voir la réaction agréable dans ses yeux. Vous allez vous en sortir chacun avec un sourire qui va durer.

Dans certaines circonstances, lorsque vous cassez le mode automatique, il est préférable d’être assez ouvert à ce sujet.  

Par exemple, si vous voulez engager une conversation dans un train, vous pourriez dire : « Je sais que ce n’est pas habituel de parler aux gens dans les transports en commun, mais je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer que… »  En affichant ce genre de conscience de soi, vous mettrez l’autre personne à l’aise.

Une fois que vous avez fait parler quelqu’un, vous devez lui poser des questionsLes gens préfèrent interagir avec des individus qui s’intéressent à leur vie plutôt qu’avec ceux qui ne parlent que d’eux-mêmes. Être authentique vous permet d’être vraiment intéressant. 

Enfin, pendant que vous parlez, établissez un lien et maintenez un contact visuel si possible.  Cet acte simple déclenche la libération d’ocytocine, l’hormone essentielle au lien social.

Pour survivre à l’avenir, nous devons adopter une forme de cosmopolitisme.

Lorsque COVID-19 a transformé nos vies en un appel Zoom sans fin, cela n’a fait qu’améliorer des tendances déjà bien établies.  Même avant la pandémie, nous vivions une partie, de plus en plus grande, de notre vie en ligne.  Nous nous étions habitués à ce que nos repas et nos courses soient livrés d’un simple geste sur votre écran.  Nos proches de la vie réelle se dissolvaient en de simples spectres.

Comme on pouvait s’y attendre, ce mode de vie a conduit à des niveaux dangereux de solitude, de dépression et d’aliénation sociale.  Si nous continuons comme ça, un avenir dystopique nous attend – un avenir où nous sommes pour la plupart seuls et les personnes qui prennent soin de nos besoins sont invisibles.  Ce désengagement conduira également à s’enfoncer de plus en plus dans des silos culturels, sociaux et politiques.

La bonne nouvelle est qu’il existe une alternative et tout commence par la sensibilisation, la curiosité et l’acceptation.

Pour survivre à l’avenir, nous devons adopter une forme de cosmopolitisme.

Premièrement, nous devons reconnaître notre situation pour ce qu’elle est vraiment.  Et cela signifie reconnaître que nous sommes tous devenus des étrangers les uns aux autres.  Comme l’écrit la sociologue Lesley Harman : « L’étranger n’est plus l’exception, mais la règle.  Donc, d’une certaine manière, plus nous nous éloignons, plus nous avons en commun.

C’est aussi là qu’intervient l’idée de cosmopolitisme. Qu’entendons-nous exactement par ce terme ?  L’historienne Margaret Jacob a une définition utile.  Elle dit que c’est « la capacité de faire l’expérience de personnes de différentes nations, croyances et couleurs avec plaisir, curiosité et intérêt« .

Le cosmopolitisme, dans ce sens, ne signifie pas que nous nous unissons tous dans une grande masse homogène. Au lieu de cela, il s’agit, pour nous tous, de célébrer nos différences en tant qu’individus et d’être curieux les uns des autres.

Après tout, la curiosité est la meilleure défense contre toutes les choses qui nous séparent.  Une perspective curieuse aide à dissiper l’idée d’esprits inférieurs des étrangers dont nous avons discuté plus tôt. L’illusion est de penser que les autres sont en quelque sorte moins sophistiqués ou moins humains que nous.

En étant curieux, nous pouvons plonger dans la vie riche et surprenante des autres, découvrir leur monde, avoir leur point de vue sur le nôtre.  Plus important encore, la curiosité peut nous montrer à quel point nous sommes unis et à quel point peu de choses nous distinguent.

Naturellement, nous allons trouver des points communs, des souvenirs similaires…nous créons du lien.

En Occident, nous nous sommes de plus en plus éloignés les uns des autres et l’isolement détruit les sociétés et nuit gravement à notre santé. Le fait est que nous sommes câblés pour communiquer les uns avec les autres. Cette envie découle de nos origines anciennes et de notre succès en tant qu’espèce. En tant que tel, parler à des étrangers nous rend plus heureux, plus confiants et plus connectés à nos communautés.  Nous pouvons réapprendre cet art oublié en utilisant de petites discussions comme tremplin pour ensuite arrêter d’être en mode automatique.  Pour le bien de notre avenir collectif, il est crucial que nous favorisions la curiosité et l’acceptation, et que nous nous concentrions sur nos similitudes plutôt que sur nos différences.

Ne soyez pas trop dur avec vous-même. Lorsque vous parlez avec un ou une inconnue, ne vous inquiétez pas si vos compétences en conversation ne sont pas aussi fluides que  l’auriez souhaité.  L’autre personne est probablement trop occupée à penser à la façon dont il ou elle se présente. Il n’aura pas le temps de s’attarder sur vos bévues.  Alors détendez-vous et profitez de cette discussion légère et spontanée ! Comme il n’y a pas de réel enjeu, vous allez en profiter tranquillement.

A n’importe quel moment nous pouvons devenir des étrangers si une guerre se déclare et nous sommes contraints à partir. 

Essayons d’être bienveillants comme on aimerait qu’on soit bienveillant avec nous.

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