Information + Émotion = Mémoire à long terme .

Nous ne sommes pas des êtres logiques mais émotionnels.

48h après avoir appris 10 informations…vous allez en oublier 8 et retenir que 2. Du moins c’est la moyenne.

Mais ce n’est pas fatalité, mon rêve est d’atteindre le seuil de 4 informations apprises sur 10 au lieu de 2 dans les formations que je prodigue ! C’est ambitieux et réaliste. Mais comment ?

NOTRE PROBLÈME POUR APPRENDRE : L’ENNUI

D’abord, on oublie souvent car on s’ennuie…trop d’informations, on s’ennuie… Mais pourquoi ? car on apprend vite, trop vite, on s’ennuie, on fait semblant d’apprendre, on acquiert et on passe à autre chose. Combien de fois vous avez dit oui je comprends alors qu’au fond, vous n’avez pas compris. C’est plaisant pour un formateur mais pas très efficace. Je préfère humblement prendre du temps et admettre que je n’ai pas réussi à me faire comprendre et recommencer différemment plutôt que faire semblant. Je vais chercher ce qui vous parle le plus.

Ensuite, on se rappelle car on est engagé. Dans d’autres circonstances, avec d’autres informations, on va s’en rappeler plus longtemps (parfois toute sa vie), y réfléchir, développer des idées, en créer de nouvelles qui les ont inspirés…

Bien sûr qu’aujourd’hui, tout concourt dans notre société à subtiliser notre attention, en continu, pour nous vendre des produits (300 notifications par jour sur votre téléphone ne vont pas vous aider). Aujourd’hui, c’est le téléphone, les réseaux sociaux… Ce sont d’excellents serviteurs (outils) qui deviennent d’impitoyables maîtres. Mais comment faire alors ?

UNE SOLUTION POSSIBLE

D’abord, aiguiser votre couteau de mémoire. Apprendre à apprendre en mariant les savoir avec ses émotions, ses sens et son plaisir.

Apprendre à apprendre est la même chose que d’aiguiser son couteau avant de couper ses légumes, aiguiser son esprit avant de l’utiliser. On apprend rarement à apprendre, à savoir développer sa mémoire, la lier d’émotion. Or, un couteau qui n’est pas aiguisé ne va pas bien couper. Il ne va mieux couper (ou plus vite) si on tape encore plus fort sur les légumes ou plus longtemps. On peut taper une heure dessus mais cela ne coupera pas plus de légumes et cela ne fera pas un bon repas. Avez-vous essayé d’apprendre quelque chose des centaines de fois sans résultat? Parfois c’est simplement qu’on n’est pas engagé, émotionnellement disponible à ce moment, ou bien même qu’on s’ennuie au fond et qu’on n’a pas réellement envie d’apprendre (car cela nous ennuie). 

L’ennui revient souvent dans mes phrases. L’ennui est l’opposé de l’engagement. Je parle de l’ennui désengageant (et non de l’ennui créatif)

J’adore le pratiquer sur les enfants car c’est difficile de garder leur attention sans rendre intéressant ce que vous leur apprenez. 

Imaginer cette fois-ci que le processus d’acquérir de nouvelles connaissances a été couplé avec une chanson, un parfum, un souvenir même…Pensez-vous vous en rappeler plus longtemps ? Pourquoi ?

Combiner notre mémoire avec nos émotions, nos sens… nous permet de créer de nouvelles connexions dans nos neurones et on peut même s’en rappeler des décennies plus tard (voir toute notre vie). D’une certaine façon, nous musclons notre cerveau pour qu’il se rappelle, qu’il crée de nouvelles connexions et donc de nouvelles idées qui vont germer dans ce terreau de nouvelles idées.

UN SOUVENIR PERSONNEL :

Aujourd’hui encore, je me souviens d’un texte étudié et analysé pendant mon adolescence “Spleen” de Charles Baudelaire combiné avec la chanson du groupe Muse : Muscle Museum. Je lisais ce texte et ses analyses en écoutant cette triste et douloureuse musique et j’imagine la souffrance de Baudelaire dans son Spleen (tristesse.) Je laissais cette chanson danser et se marier avec le texte et mes émotions. Cela m’a permis de bien m’imprégner et de le distinguer de 25 autres textes à l’examen. Ce que j’y ai appris est cette connexion entre ce que j’apprends, ce que cela va nourrir de mes réflexions sur le texte, la condition humaine, mon expérience et les émotions que cela provoque.  Pour d’autres textes, j’écoutais ces pièces de théâtre en courant… Je me souviens de passages jusqu’à maintenant. Bien sûr, certains se moquaient de ces méthodes farfelues… J’ai été récompensé avec un 18/20 mais surtout, je peux me rappeler du sens de ces textes, de ces souvenirs en pensant à des émotions, à des endroits, à des chansons que j’ai lié à ces textes. Ils m’ont permis de développer mon esprit des années plus tard et ont construit la personne que je suis aujourd’hui, ils m’ont aidé à évoluer.

Apprendre avec ses émotions permet une meilleure concentration (même si cela donne l’impression qu’on se disperse.) 

COMMENT INTÉGRER CELA DANS MON TRAVAIL DE FORMATEUR ?

Lorsque je forme mes stagiaires, je mets un point d’honneur à savoir ce qu’ils font pour adapter mes exemples à ce qu’ils font. Une explication technique sur l’utilisation d’un “tableau croisé dynamique” endormirait beaucoup de personnes (parfois avant même que je finisse même de dire ces trois mots). Or, si je rencontre une personne et je comprends ce qu’elle fait et les pouvoirs que Tableau croisé dynamique peut l’aider pour bouleverser agréablement sa manière de travailler, lui faire économiser du temps… Je sais qu’elle sera plus engagée, qu’elle pourra l’utiliser seule ensuite, qu’elle pourra l’utiliser mieux encore et découvrir toutes les autres possibilités car cela va lui parler. Elle apprendra encore mieux si elle utilise des exemples qu’ils lui parlent, qu’elle s’amuse, qu’elle rient parfois aussi avec moi en apprenant. Cela va rendre le savoir une partie d’elle et qu’elle pourra convoquer en un millième de seconde. Ainsi, si elle me raconte une anecdote de travail (positive ou négative) et que l’outil va l’aider, je vais littéralement voir son visage s’éclaircir, s’ouvrir sur les possibilités… Apprendre avec l’engagement des personnes est magnifique et motivant pour tous.

On utilise aussi d’autres sens pour catalyser un savoir et atteindre un état de tranquillité pour apprendre plus calmement (ou avec beaucoup de musique). L’état d’esprit est important, nos fous-rires le sont aussi. On apprend mieux si nous avons des émotions qui vont ponctuer ce qu’on apprend et donc le garder pour plus longtemps.

A VOUS DE JOUER : 

Prenez une longue minute, 60 secondes, oui cela paraît court, mais cela peut vous sembler long si vous fermez les yeux. Maintenant, essayez de vous rappeler le lieu, les moments, où vous avez de nouvelles idées. Est-ce en écoutant de la musique, est-ce en marchant ? En prenant conscience de cela et en utilisant ces moments, outils, endroits comme catalyseurs, vous allez savoir comment vous, en tant qu’individu unique, apprenez le mieux et vous allez aiguiser mieux votre couteau. Vous allez peut-être même concocter de nouvelles recettes de cuisine (dont certaines qu’aucun autre humain n’a encore imaginé). vous n’allez pas vous ennuyer et donc apprendre mieux, pour bien plus longtemps et développer de nouvelles idées. 

MON RÊVE POUR MIEUX APPRENDRE

J’espère que de plus en plus de personnes apprendront cela et un jour on pourra doubler le savoir des humains par ce qu’on pourra apprendre, réfléchir 2 fois plus vite en combinant les savoirs, les émotions, nos spécificités pour atteindre un niveau supérieur d’éducation. Je rêve qu’un jour on va révolutionner la manière d’apprendre. On aura pour les enfants, des cours d’écriture, d’arithmétique et des cours pour apprendre à apprendre (avec ses émotions, ses sens et ses fous-rires…). Nous sommes tous uniques et nous apprenons différemment. Apprenons à apprendre mieux pour apprendre bien plus et pour plus longtemps.

Merci de votre lecture.

Habib FC, 22/03/21

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