La plupart d’entre nous passons notre vie professionnelle et personnelles immergés dans la communication numérique. Parfois, nous ressentons que nous sommes sous l’eau, notre temps est précieux mais aspiré par des micro tâches de réagir aux notifications, emails… Mais est-ce que nous communiquons vraiment ?
Autrefois, nous avions l’habitude d’avoir des réunions en tête-à-tête sans téléphone, sans ordinateur. Maintenant, nous communiquons principalement par e-mail ou, plus récemment, par Zoom ou Teams.
Mais qu’est-ce que ce commutateur (équipement qui relie plusieurs segments) fait pour notre espace de respiration?
Malheureusement, pas grand chose de bon. Les études suggèrent que les nouvelles technologies attirent notre attention – mais affaiblissent nos relations et notre productivité.

Il suffit de considérer l’impact des smartphones sur nos relations. Des études ont démontré que le simple fait de laisser votre smartphone sur la table tout en parlant à quelqu’un incite cette personne à moins nous apprécier. Pouvez-vous laisser votre smartphone dans une autre pièce pendant 1 heure. Faites le test, ce n’est pas si facile…
Les smartphones n’ont pas non plus aidé notre productivité. Les chercheurs ont découvert que le fait d’avoir nos smartphones près de nous réduit en fait notre intelligence…
Il est conseillé de laisser ce téléphone parfois dans une autre pièce pour nous rendre plus efficace lorsqu’on est en rendez-vous…ce n’est pas facile !
Le message clé ici est simple : notre soif de communication numérique perturbe nos relations humaines professionnelles et personnelles.
J’ai été souvent surpris des personnes qui décrochent le téléphone durant un rendez-vous et indiquent qu’ils ne peuvent pas parler car ils sont en réunion. S’ils ne l’avaient pas décroché, la personne aurait compris qu’ils sont occupés et qu’ils rappelleront plus tard lorsqu’ils seront disponibles. En cas d’urgence, réelle urgence, la personne rappelle en continue. Cela les met dans un état déconcentré qui les fatigue ( ils doivent se replonger dans la réunion).
En théorie, il devrait être facile de simplement ranger nos appareils pendant un certain temps. Mais nous savons tous que c’est difficile.
Pourquoi donc me direz-vous? Pourquoi sommes-nous si accros à faire consulter nos réseaux sociaux constamment ou à consulter nos e-mails ? Cela a beaucoup à voir avec la façon dont notre cerveau est câblé. Tout comme un accro au jeu qui ne peut s’empêcher de mettre une autre pièce dans la machine à sous, chaque fois que nous rafraichissant, nous recevons beaucoup de nouveaux contenus, des stimulii.
Lorsque cela se produit, nous recevons une dose de dopamine – la substance chimique du cerveau qui est censée libérer une sensation de bien-être au cerveau. Le joueur obtient le même type de drogue lorsqu’il décroche le jackpot en recevant un email ou une notification.

Lorsqu’il s’agit de vérifier nos e-mails, nous obtenons le frisson du joueur de voir ce qui va apparaître ensuite. De plus, nous nous distrayons de ce que nous faisons. Nous nous distrayons encore plus des tâches les plus difficiles et les plus complexes que nous procrastinons. En d’autres termes, vérifier constamment nos e-mails nous donne l’impression de travailler, alors que nous évitons vraiment de faire les choses qui nous aideront réellement à progresser.
Comment surmonter votre dépendance aux emails ?
Une façon est d’adopter ce qu’on appelle le régime ponctuel d’ e-mails. C’est là que vous ne consultez vos e-mails qu’aux heures de la journée où vous auriez normalement mangé ou pris une collation. Par exemple, vous pouvez consulter votre boîte de réception à 9h00, midi, 15h00 et 18h00. Pensez à votre besoin de courrier électronique de la même manière que vous pensez à la nourriture, c’est-à-dire que vous en avez besoin, mais pas trop et pas tout le temps.
Ainsi, sous cet éclairage, chez Habib Conseil & Habib Formation, nous nous efforçons de réduire au maximum les échanges par e-mail entre collaborateurs (à travers un outil de gestion de tâches Ayoa), nous prenons le téléphone autant que faire se peut car cela :
– vous permet d’avoir une conversation chaleureuse et rapide (pensez à tous les allers/retours d’e-mails alors que parfois un coup de fil de 3 minutes réussi à régler le problème),
– vous énergise dans cette relation humaine et surtout,
– vous économisez 30 mn voir plus sur tous ces échanges d’e-mails, la concentration qui va avec (avec toutes les interruptions que vous subissez/créez toutes les minutes).
Idem, lors des formations qu’on anime, nous demandons à nos stagiaires d’éteindre leur téléphone (et non pas de le mettre en mode silencieux) et les remercions de nous accorder 100% de leur attention pendant 2 heures par exemple. On valorise bien 2 heures de leur vie (et non 2 heures de leur temps). Deux heures de sa vie a bien plus de valeur et d’impact que 2 heures de leur temps dans son caractère précieux et limité. Ils apprennent mieux. Ils sont plus concentrés et se connectent mieux aux autres de manière humaine. Comme nous avançons plus vite, nous sommes plus détendus. Nous ne sommes pas des machines. Nous apprenons mieux lorsqu’on est dans le présent, partageons un moment ensemble.
Je comprends que ce n’est pas facile car nos smartphones sont parfois une drogue dure. Il est facile de juger les autres mais on est rarement honnête avec soi sur ce point. Et celui qui écrit cet article est aussi une personne avec des addictions. Mon addiction récente n’est pas spécifique aux réseaux sociaux (sur lesquels je travaille et forme mais consulte peu) mais surtout des vidéos de savoir encyclopédique. Dernièrement, mon addiction porte sur des vidéos sur les civilisations antiques et les migrations de populations antiques. Il n’est pas facile de décrocher. Mais un jour à la fois !
Est-ce que vous êtes d’accord avec cette approche de régime d’e-mail ponctuels ? Comment vous sentez-vous avec votre smartphone ? Avez-vous des conseils à partager avec nous ?